Qu'est-ce que la vidéosurveillance et à quoi sert-elle ?
La vidéosurveillance, aussi appelée vidéoprotection dans les textes officiels, désigne l'ensemble des dispositifs permettant de filmer et d'enregistrer des images à des fins de sécurité. Elle est utilisée pour surveiller des lieux publics, des entreprises, des commerces ou des domiciles privés, dans un objectif de prévention des vols, intrusions, agressions ou incivilités. Ce système de surveillance joue un rôle essentiel dans la dissuasion des actes de malveillance. Les caméras de surveillance peuvent également être couplées à des alarmes ou à un centre de télésurveillance pour renforcer l'efficacité de la protection.
Le recours à un système de vidéosurveillance implique une réflexion sur les zones à surveiller, la durée de conservationdes images, les moyens de traitement, les conditions de visionnage et la sécurité informatique du dispositif. Il ne s'agit pas seulement d'assurer la sécurité mais aussi de veiller au respect des droits fondamentaux des personnes filmées. Le lieu de travail ou d’installation, qu’il soit un établissement public ou une zone privée, doit être clairement défini. Par exemple, un commerce de nature marchande devra respecter des dispositions strictes liées à la nature de son activité.


Cadre légal : quelles lois encadrent la vidéoprotection ?
Plusieurs textes juridiques encadrent la vidéosurveillance en France :
Le Code de la sécurité intérieure (CSI) pour les installations dans les lieux publics ou ouverts au public.
Le RGPD (Règlement général sur la protection des données) et la loi Informatique et Libertés, pour le traitement des données à caractère personnel.
Le Code du travail, en cas d'installation dans une entreprise.
Le Code civil et le Code pénal, pour les atteintes à la vie privée ou les infractions.
Chaque dispositif de vidéosurveillance doit respecter la vie privée et les libertés fondamentales, sous peine de sanctions. L'installation de caméras est soumise à des conditions strictes, notamment en matière de proportionnalité, de finalité et de transparence. L’objectif doit être clairement défini : assurer la sécurité, prévenir les intrusions ou protéger les salariés. Le principe de minimisation s’applique, ce qui signifie qu’il faut limiter l’usage des caméras aux besoins strictement nécessaires.
Installation de caméras : quelles formalités administratives ?
Lieux publics et ouverts au public
Si vous installez une caméra de surveillance dans un lieu ouvert au public (magasin, parking, hall d'accueil...), une autorisation préfectorale est obligatoire. La demande se fait via un formulaire adressé à la préfecture du département. L’avis de la commission départementale de vidéoprotection peut être requis. Cette autorité publique est chargée de vérifier la conformité du système proposé avec les textes en vigueur. Il est interdit d’installer un dispositif de surveillance sans cette autorisation. En cas de non-respect, vous vous exposez à des poursuites judiciaires.
Les établissements recevant du public, les commerces, les écoles ou les hôpitaux doivent déposer une demande d’autorisation à la préfecture détaillée mentionnant les objectifs, les lieux filmés, les responsables du système et les durées de conservation. Des contrôles peuvent être effectués par la préfecture ou la CNIL. Des précautions doivent être prises pour ne pas filmer les zones non concernées par le périmètre de surveillance défini. L’usage de dispositifs sonores ou d’une sirène extérieure est également encadré, notamment dans certaines villes comme Paris, où une réglementation particulière est en vigueur.
Lieux privés
Dans un lieu strictement privé (appartement, maison, bureaux fermés au public), aucune démarche n’est nécessaire. Attention toutefois à ne pas filmer la voie publique ou les propriétés voisines. Il est interdit de filmer les parties communes sans autorisation de la copropriété ou les lieux accessibles à autrui, comme une cour partagée.
Toute atteinte à la vie privée constitue un risque juridique et peut faire l’objet d’un recours civil ou pénal. Même dans un logement personnel, la caméra extérieure ne doit pas porter atteinte à un voisin ou un passant. À Paris comme ailleurs, la réglementation reste la même.

Vos devoirs en tant qu'utilisateur d'un système de vidéosurveillance
Vos devoirs en tant qu'utilisateur d'un système de vidéosurveillance
- Informer clairement les personnes filmées (panneaux visibles, mentions légales).
- Limiter la durée de conservation des images à 30 jours maximum.
Sécuriser l'accès aux enregistrements : seules les personnes habilitées peuvent visionner les images.
Consigner le dispositif dans un registre (conformément au RGPD).
Assurer la confidentialité des données enregistrées.
Respecter les principes de nécessité, de pertinence et de proportionnalité.
Protéger les données par des moyens techniques (mots de passe, cryptage, accès restreint).
Le responsable du dispositif doit également répondre aux demandes d'accès, de rectification ou de suppression formulées par les personnes concernées. Ces demandes peuvent être formulées directement ou par l’intermédiaire de la CNIL. Une société professionnelle ou un agent habilité peut être désigné pour gérer le traitement de ces données personnelles.

Quelles obligations en entreprise ?
L'employeur peut installer un système de vidéosurveillance à condition de :
Justifier la finalité (sécurité, protection du matériel, prévention des vols).
Informer les salariés et consulter le CSE si présent.
Ne pas filmer les zones sensibles : vestiaires, toilettes, lieux de pause.
Garantir les droits des salariés aux images les concernant.
Ne pas utiliser les caméras pour surveiller la productivité.
Un manquement peut entraîner un recours aux prud’hommes, une plainte à la CNIL, voire des poursuites judiciaires. Il est conseillé de formaliser l’usage des caméras dans une charte interne. Certaines entreprises ont mis en œuvre des procédures spécifiques intégrant un registre de traitement, des précisions sur les durées de conservation et un encadrement clair du visionnage par des agents habilités.
Copropriété : vidéosurveillance collective
Copropriété : vidéosurveillance collective
Installer un système de vidéosurveillance dans une copropriété implique le respect d’un cadre légal strict. Contrairement à une installation chez un particulier, les parties communes d’un immeuble collectif relèvent d’une gestion partagée, et chaque décision doit respecter le droit à la vie privée des résidents.
Avant toute mise en œuvre, l’installation doit être votée en assemblée générale à la majorité absolue de l’article 25 de la loi du 10 juillet 1965. Cette décision doit être clairement mentionnée dans le procès-verbal et intégrée au règlement de copropriété. Elle doit également préciser les zones concernées (hall d’entrée, parkings, locaux techniques…) ainsi que les modalités de consultation des images.
Il est strictement interdit de diriger une caméra vers des portes privatives, des fenêtres, des balcons, ou l’intérieur des appartements. Le respect des libertés individuelles doit être garanti, y compris pour les visiteurs ou le personnel de service. La présence d’un panneau d’information visible est obligatoire.

La durée de conservation des enregistrements doit être limitée (30 jours maximum sauf cas particulier), et seuls des personnels habilités (syndic, gardien, société de sécurité) peuvent y avoir accès. Il est aussi recommandé de tenir un registre de traitement conforme au RGPD, pour anticiper tout recours ou demande d’accès aux données.
La mise en place d’un tel dispositif renforce la sécurité collective, lutte contre les intrusions, les cambriolages, et améliore le cadre de vie des occupants. C’est un véritable enjeu de prévention, mais qui doit être mis en œuvre dans le respect du cadre juridique.

Télésurveillance et vidéosurveillance : quelles différences ?
- Vidéosurveillance : système enregistrant des images sur place, consultables en direct ou a posteriori.
- Télésurveillance : système connecté à un centre de surveillance distant avec intervention en temps réel.
Les deux peuvent être combinés pour renforcer la sécurité. La télésurveillance est souvent proposée sous forme d’offres professionnelles incluant l’installation, la maintenance et la gestion des alertes. Elle est adaptée aux locaux sensibles ou aux zones à haut risque d’intrusion.
Quels sont les risques et sanctions en cas de non-respect de la réglementation ?
En cas d'installation illicite ou de non-respect des obligations, vous risquez :
Jusqu'à 5 ans de prison et 300 000 € d'amende (collecte illicite de données).
Une amende administrative de la CNIL (jusqu'à 20 millions d'euros ou 4 % du chiffre d'affaires annuel).
Le retrait du dispositif sur ordre judiciaire.
Des actions en justice (plainte, recours civil) des personnes filmées sans leur consentement.
Une inscription au fichier des infractions liées à l’atteinte à la vie privée.
Le non-respect de la loi peut conduire à des poursuites pénales et civiles. La responsabilité peut incomber à l’employeur, au syndic, au propriétaire ou au professionnel chargé de l’installation. Des cas concrets illustrent l’importance de suivre la procédure : dans certains établissements, des caméras installées sans autorisation ont dû être retirées sur injonction préfectorale. L’usage excessif ou injustifié de la surveillance peut aussi aboutir à une condamnation devant un tribunal administratif ou correctionnel.
"Nous guidons et assistons nos clients dans les démarches pour une installation conforme"
